La méthode consiste à explorer une idée en utilisant trois positions de perception bien différentes, synthétisant trois stratégies : celle du rêveur, celle du réaliste et celle du critique.
Fondée en 1952 par Walt Disney pour la création du premier parc Disneyland, la WED Enterprise - devenue Walt Disney Imagineering WDI en 1984 - a su créer un empire du divertissement qui a touché chacun d'entre nous.
Imagineering est un terme né de la fusion des mots imagination et engineering (l’ingénierie de l’imaginaire) qui signifie transformer nos rêves en quelque chose de réaliste, possible et concret.
La stratégie de l'Imagineering de Disney consiste à ouvrir un espace de créativité en explorant une idée au travers de trois positions de perception bien différentes :
Le rêveur (imaginaire) et le réaliste (planification) peuvent créer des choses ; Le critique (amélioration) aide à évaluer et à affiner le produit final. Le rêveur
Le rêveur pose d'innombrables visions, souhaits, intuitions et idées, audacieuses ou absurdes, sans limite ni jugement. Rien n'est censuré. Rien n'est trop absurde ou trop stupide. Tout est possible pour le rêveur.
Les questions du rêveur
Si je pouvais agiter une baguette magique et faire tout ce que je veux, qu'est-ce que je ferais ? Qu'est-ce que je pourrais en faire ? Quelle est l'idée la plus absurde que je puisse concevoir ? Quelle est la vision du projet ? Quelles seront les opportunités générées par ce projet ? Le réaliste
Le réaliste transforme les idées du rêveur en quelque chose de réaliste et de faisable. Il essaie de comprendre comment faire fonctionner les idées, planifie et classe les grandes étapes.
Les questions du réaliste
Comment puis-je y arriver ? Quelles sont les étapes, les caractéristiques et les aspects de l'idée et du projet ? Comment construire les fonctionnalités du projet ? Quelle en est le cadre temporel ? Comment puis-je utiliser la nature de l'idée pour en imaginer une plus réaliste ? Quelles sont les preuves ou le feedback qui m' indiquent que je progresse ? Le critique
Le critique passe chaque étape du réaliste en revue afin de l'améliorer sans remettre le rêve en cause.
Les questions du critique
Comment je me sens par rapport à ce projet ? Est-ce que je peux l'améliorer, et si oui, comment ? Comment va le percevoir le client ? Un utilisateur ? Qui pourrait être positivement (ou négativement) affecté par le projet ? Quelles objections pourraient être faites à propos de ce projet ? Dans quelles circonstances, et pourquoi ne mènerions-nous pas ce projet ?
Exemple
Bien que le processus puisse être réalisé collectivement, prenons ici un exemple individuel : supposons que votre défi consiste à préparer votre transition professionnelle et que vous souhaitiez créer votre entreprise, devenir un indépendant, c'est votre intention.
Mettez votre imagination au travail ! Quel est votre rêve ? Imaginez-le devenir réalité !
Étape 0 : écrivez votre intention qui va focaliser votre attention pendant les trois phases. Étape 1 : le rêveur
Visualisez votre rêve en tant que futur entrepreneur, mettez-vous dans cette nouvelle peau, vivez-la, et sur une grande feuille, idéalement un paper board exprimez en image(s), avec quelques mots votre rêve sans aucune limite ni retenue. Devant votre paperboard, utilisez des feutres de couleurs, laissez opérer votre créativité. Bannissez les "oui mais ... ", "c'est impossible...", car dans cette étape tout est possible.
Remplissez votre feuille, sans jugement, peut-être allez-vous vous dire que ce n'est pas beau, que cela ne ressemble à rien. Non, ne faites rien de tout ça. Laissez venir sans réfléchir. Prenez le temps de rêver avec une posture de rêveur et aucune autre !
Étape 2 : le réaliste
Dans cette étape, il vous faudra vous connecter à votre intention, (elle peut être marquée sur la feuille du rêve) et au rêve lui-même.
Sur une feuille, inscrivez, dessinez, ressentez les étapes utiles pour aller vers ce rêve. Il est très important de changer de posture, d'état d'esprit et de ne pas faire cette étape en mode rêveur. Idéalement, vous pouvez changer de pièce ou de lieu comme l'aurait fait Walt Disney en passant de la salle des rêves à la salle du réaliste. Ici, restez debout, mettez les feuilles au sol. C'est une manière de prendre de la hauteur et d'avoir définitivement une posture différente du rêveur.
Posez sur le sol une première étape. Puis une deuxième, en ressentant si l'étape doit se placer avant ou après la première. Faites cela autant de fois que cela est nécessaire.
Le réaliste va déterminer les grandes étapes de votre projet d'entreprise (long terme), des éléments stratégiques (moyen terme) et des objectifs (court terme). Sachez qu'il en manquera, c'est normal, au fil du temps des éléments vous viendront.
Étape 3 : le critique
Lors de cette étape, là aussi changez de posture, d'état d'esprit, de pièce ou d'environnement. Asseyez-vous, dans un fauteuil ou autour d'une table, utilisez des post-it. Le but sera de prendre chaque étape du réaliste et de la "critiquer".
Il est hors de question d'entendre "Ce n'est pas possible...", "Cette étape est nulle …" L'état d'esprit du critique est de se demander comment améliorer l'étape, par quelles actions la catalyser et de définir des objectifs et des actions à court terme. Soyez comme Sherlock Homes. Prenez votre loupe et allez en profondeur pour améliorer dans le détail chaque étape du réaliste.
Étape N+ : Vous pouvez sans cesse revenir au stade du rêveur pour voir comment votre rêve à évolué ; revenir au stade du réaliste et enrichir le premier tour pour voir si de nouvelles étapes surgissent, puis enfin refaire l'étape du critique et lui passer la main pour améliorer le tout.
NB : il est indispensable dans les deux premières étapes (rêve et réaliste) de lâcher l'intelligence cognitive et d'utiliser les intelligences intuitive et émotionnelle.
