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Chapeaux de Bono

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Favoriser la créativité en invitant tout le monde à réfléchir de la même manière au même moment.
Edward de Bono est un psychologue né en 1933 qui a mis au point sa méthode à partir d’une observation des différentes manières de réagir face à une situation problématique.
Il en a identifié cinq :
Le pragmatique - Il s’agit de quelqu’un qui va en priorité se référer à la réalité concrète et objective. Aux chiffres, à la loi, aux règlements, au déroulement observable. De quoi s’agit-il ?
Le créatif - C’est le porteur de solutions. Créatif n’est pas pris dans le sens artistique ou publicitaire, mais bien dans le sens imaginatif. Celui qui pense en priorité aux alternatives. Et si on faisait ceci ?
Le négatif - C’est l’avocat du diable, le porteur de “mais”. C’est donc aussi le prudent, qui incite à ne pas foncer tête baissée vers des solutions qui n’en sont pas, ou à ne pas se contenter de situations insatisfaisantes, et qui argumente. Ça ne marchera pas parce que…
Le positif - C’est le contraire du précédent. Celui qui voit en premier lieu les atouts, les points forts ; qui dégage un engouement en faveur, et qui argumente également. Ça marchera parce que…
L'émotif - Celui qui réagit d’abord avec ses tripes, son feeling, son intuition. Son sixième sens. Sans donc réfléchir ni argumenter. Je trouve ça chouette ! Ou : Je n’y crois pas !
Tout le monde réagit de ces cinq manières selon les moments ou les situations, c’est normal. Mais si on laisse, sans méthode, parler notre première voix – cette petite voix intérieure qui s’exprime dans des situations de crise – le risque est grand d’obtenir une cacophonie infructueuse qui ne débouche sur aucune décision. L’un propose une solution, que d’autres récusent rationnellement ou intuitivement, pour apporter une autre solution qui ne sera même pas examinée… Si ces différents modes de pensée sont naturels et nécessaires, leur coexistence n’est pas productive. Chaque mode de pensée va polluer les autres.
La méthode imaginée par de Bono est très simple : plutôt que de penser de ces différentes manières en même temps, dissocions les : tout le monde sera invité à réfléchir de la même manière au même moment. Chacun portera en même temps la même casquette, le même chapeau, afin d’accorder simultanément nos angles de réflexions.

Le Chapeau Blanc

On liste les informations dont on dispose comme celles qui nous manquent et on s’organise pour les récolter. On ne liste que des faits, objectifs et observables, qui servent à comprendre la situation ou à éclaircir la solution.
Les questions à se poser peuvent être :
De quoi s’agit-il ?
Que dit la loi ?
Combien de personnes ont participé ?
Qu’est-ce qui a été mis en œuvre ?
Combien ça coûte ?

Le Chapeau Vert

C’est le moment où l’on envisage les solutions, les alternatives, en toute liberté. Comme dans un brainstorming, on pose une question et chacun est invité à donner les réponses auxquelles il pense, sans se censurer ni se faire censurer par les autres. C’est le moment où l’on « sort du cadre ». Il y a tant d’alternatives, pourquoi se limiter à ce qu’on connaît déjà ?
Les questions auxquelles répondre peuvent être :
Que peut-on faire ?
Quelles sont les alternatives ?
Quelle idée forte peut-on imaginer ?
Quel avantage compétitif mettre en œuvre ?

Le Chapeau Noir

On analyse la situation ou une solution sous l’angle de la critique. On examine le “scénario négatif”. Les risques, les désavantages, les faiblesses. C’est un chapeau rationnel. Il faut des arguments, des “parce que”. Le terme négatif n’a pas ici de valeur morale, c’est au contraire une force dont il faut être capable pour ne pas se contenter de l’à peu près, ou d’un espoir non validé.
Les questions auxquelles répondre peuvent être :
En quoi la situation actuelle est-elle mauvaise ?
Quelles seraient les raisons qui empêcheraient telle solution de fonctionner ?
Quels sont les points faibles du projet réalisé ?
Qu’est-ce qui menace le projet ?

Le Chapeau Jaune

On examine une situation ou une solution envisagée sous l’angle de son “scénario positif”. Les avantages, les atouts, les points forts. C’est également un chapeau rationnel : il faut argumenter ses points de vue. Si ça peut marcher, c’est parce qu’il y a des arguments qui permettent cet optimisme.
Les questions à se poser peuvent être :
En quoi la situation actuelle est-elle bonne ?
Quelles sont les raisons qui permettraient que telle solution fonctionne ?
Quels sont les points forts du projet réalisé ?
En quoi peut-on s’en féliciter ?
Qu’est-ce qui donne des chances de succès au projet ?

Le Chapeau Rouge

On prend la “température émotionnelle” du groupe à un certain moment par rapport à une situation ou une solution. C’est une information capitale, qui n’est pas étayée par des arguments, vu qu’il serait vain de chercher à justifier ses émotions.
Exprimons les simplement et écoutons les.
Cette information peut changer en cours de réflexion, mais l’expression de cette pensée émotionnelle, non réfléchie, reste cruciale. Sans la méthode des chapeaux, elle risque soit d’être passée sous silence, soit d’influencer tous les propos.
On fait un simple tour de table, très court, où chacun exprime ce qu’il ressent, sincèrement, face à la situation ou une solution envisagée.

Le Chapeau Bleu

C’est généralement le chapeau que seul le facilitateur de la réflexion porte. Celui-ci est en effet animé par une forme d’obligation de résultat. Dans le temps imparti, il doit rendre la réflexion efficace. Il doit faire en sorte qu’elle ait servi à quelque chose. Une situation concrète insatisfaisante doit déboucher sur un mieux, une solution.
Ce n’est pas l’animateur qui pense aux solutions mais le groupe, dont le facilitateur peut faire partie. Pour respecter son obligation de résultat, celui-ci a donc besoin d’une autorité sur le processus.
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