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Législatives 2024 : il est vital d’empêcher le RN d’accéder au pouvoir

Tout d’abord, nous sommes dans une situation historique. La question de savoir nous en sommes arrivé·es là aujourd’hui est cruciale, mais pour ne pas faire trop long nous ne l’aborderons pas dans ce message. Le plus urgent nous semble de réaliser que le RN est réellement aux portes du pouvoir. On ne joue plus à se faire peur : le “plafond de verre” a littéralement volé en éclats, et chaque voix va compter dimanche.
Deuxièmement, rappelons qu’au vu des scores du premier tour, l’enjeu du second tour n’est pas de choisir Jordan Bardella ou Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. LFI n’a aucune chance d’avoir la majorité absolue, Jean-Luc Mélenchon n’a aucune chance d’être nommé premier ministre. En revanche, le RN peut obtenir la majorité absolue ! Donc si vous hésitez à voter Nouveau Front Populaire de peur de voir Jean-Luc Mélenchon premier ministre, vous pouvez d’ores et déjà être rassuré·e.
Ensuite, pour toutes les personnes rebutées par une situation où voter contre le RN exigera de voter NFP, rappelons que la logique consistant à opposer “les deux extrêmes” est fallacieuse. Dans un cas on parle d’un regroupement de partis qui porte un programme commun négocié, avec lequel on peut certes avoir des désaccords, mais qui s’inscrit indiscutablement dans le cadre républicain. Dans l’autre il s’agit d’un parti d’extrême droite qui porte un programme raciste, homophobe, sexiste, climatosceptique, anti-service public et néolibéral, rejeté par l’ensemble de la communauté scientifique. Dont les peuvent porter une casquette nazie, recevoir des condamnations pour propos racistes ou prise d’otage. Dont les sympathisants organisent encore aujourd’hui des “” dans les grandes villes de France. Dont les colleurs d’affiche un jeune homme d’une balle dans le dos il y a bientôt 30 ans. Et dont l’acte de création a été signé en 1972 par Jean-Marie Le Pen, accompagné d’un (Pierre Bousquet) et d’un ancien milicien pétainiste.
Martelons d’ailleurs encore une fois le côté raciste du du RN. On y trouve par exemple la fin du droit du sol, le remplacement de l’Aide médicale d’Etat par une Aide d’urgence vitale, le conditionnement du RSA à cinq années de travail en France ou encore la très floue interdiction de “certains postes” aux binationaux. Et encore, il ne s’agit ici que du programme affiché par le RN. L’augmentation ces derniers jours des actes et propos racistes laisse entrevoir ce que pourrait donner une libération des comportements racistes par des personnes désormais décomplexées et assurées du soutien du gouvernement.
Sur les droits des femmes, rappelons que le RN est le seul parti à avoir voté contre la proposition de loi visant à renforcer l'accès des femmes aux dans la fonction publique. Ou encore qu’il est celui qui a le moins voté pour la constitutionnalisation de l’
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En ce qui concerne les droits des personnes
, une association explique que “sur les neuf votes organisés au Parlement européen sur les questions LGBTI+, le RN et Reconquête ont voté contre les droits des personnes LGBTI+ à huit reprises”. En cas d’arrivée au pouvoir du RN, on peut craindre non seulement des retours sur des lois passées, mais aussi la suppression de financements et la hausse des actes de violences homophobes dans un climat mortifère.
Sur le volet économique, le RN se présente comme “le parti des déclassés”, mais lorsque des économistes se penchent sur leur programme, leur est sans appel : ce dernier engendrerait “un enrichissement des 10% les plus riches au détriment des 30% les plus pauvres”. Et c’est tout à fait logique car le RN prévoit l’abrogation de droits sociaux pour les immigrés et une lutte contre la “fraude sociale” - sans un mot sur la lutte contre la fraude qui représente au bas mot 10 fois plus.
Et sur le plan écologique, nous ne développerons pas davantage : le RN était déjà classé bon dernier des grands partis dans toutes les de programmes lors des présidentielles, et ça ne s’est pas arrangé depuis. Pendant ce temps-là, le péril que fait peser le réchauffement climatique sur notre présent et notre futur n’a jamais été aussi grand.
Enfin, croire que l’on peut “tenter l’expérience” RN et revenir en arrière si jamais cela ne nous convient pas car on est en démocratie, c’est se tromper amèrement. L’exemple hongrois nous le montre : si Viktor Orban est au pouvoir depuis 14 ans, c’est parce qu’il a profondément modifié la société hongroise en s’attaquant à ses média, son école et ses acquis sociaux. Quand on a suffisamment de pouvoir pour modeler l’opinion, pas besoin de truquer des élections. Chez nous, non content de relayer chaque jour la propagande du RN sur Europe 1, CNEWS et C8, Vincent Bolloré a carrément donné une quotidienne d’une heure et demie à Cyril Hanouna suite à l’annonce des législatives anticipées avec l’objectif à peine voilé d’aider Jordan Bardella à devenir premier ministre. S’il y arrive et qu’il applique sa promesse de privatiser le service public de l’audiovisuel, on assistera impuissant·es à la première étape de cette stratégie odieuse mais ô combien efficace.
Ne nous y trompons pas : le meilleur moyen de ne pas avoir à reprendre le pouvoir au RN, c’est de ne pas le lui donner !
Pour aller plus loin :
La carte de la des candidat·es RN
Ce que font les alliés du RN en
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